"Dans le cinéma de Sofia Coppola, la musique sert cette transfiguration, comme le moule de latex entoure le visage de Stephen Dorff dans Somewhere : tubes qui sonnent toujours un peu creux (Air), formes vides dans lesquelles se lover, les chansons sont aussi des chrysalides, des matrices où l’on mature, comme Scarlett Johansson dans son bain, dans un train, un casque de walkman sur les oreilles. Lieux de repli, de refuge, de solitude, les chansons consolent de la solitude (Alone in Tokyo de Air dans Lost In Translation), ou la soulignent ironiquement (dans Somewhere avec So Lonely de Police ou I'll Try Anything Once des Strokes et ces paroles terribles : « Oh everybody plays the game/And if you don't you're called insane »). L’exil est ce non-lieu solitaire de la transformation, et la musique le fil qui nous relie au monde extérieur, comme l’illustre littéralement dans Virgin Suicides, la scène de ping-pong téléphonico-musical entre les filles et les garçons : lorsque les sœurs Lisbon passent Alone Again, ballade 70’s de Gilbert O'Sullivan qui débute par la confession d’une envie de suicide, elles communiquent autant leur angoisse et dévoilent presque la fin du film (...)"
Extrait de l'article paru dans le Hors-Série de 3 Couleurs consacré à Sofia Coppola.
L'occasion de rendre un petit hommage au très joli blog Vinyl on Film
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