lundi

L'art français de la guerre



La guerre est déclarée

Film gênant qui dit vouloir éviter le pathos en soulignant pourtant toutes les émotions par de jolies musiques choisies (du souffle coupé-collé façon Ed Banger dans les couloirs de l’hôpital jusqu’au duo chic et cheap chanté faux – On connaît la chanson -  sur des flous façons Lost In translation). Film scolaire, de l’encart publicitaire pop (saynètes de 3mn30) au flirt avec la nouvelle vague (les fonds bleus et rouges, les vêtements rouge et bleus - Pierrot le Fou/Masculin-Féminin), jusqu’au final où la sainte famille réunie (détruite, mais debout) tourne son regard vers l’océan (et le dos au public), pendant inversé du regard-caméra d’Antoine Doinel seul sur la plage. Un doute : est-ce une version grandiose de L’Internationale que l’on entend sur ces derniers ralentis au bord de l’eau ?  Les bourgeois qui ne quittent pas leur Burberry, un autocollant "Vite la grève", et plein d'autres choses feront dire que oui.  Une musique triomphale pour la défaite de l'amour. Roméo et Juliette étaient-ils les seuls à pouvoir surmonter cette épreuve ? L'épreuve de réalité doit-elle être forcément à la hauteur de notre capacité à y résister ? Nos enfants nous survivront-ils ?

"Il y a une guerre des classes, c'est vrai, mais c'est ma classe, celle des riches, qui mène cette guerre, et c'est nous qui la gagnons." Warren Buffet, New York Times, 26/11/2006




Bande-annonces : The Artist, avec Dujardin qui rejoue muet les années folles (celles juste avant la guerre), La Guerre des Boutons, avec le clone du Petit Gibus (pourtant déjà surexploité à l'époque dans Bébert et l'Omnibus), figure intouchable de la gouaille enfantine, devenu modèle en série. La guerre partout, déjà.

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