« Les gens mettraient moins en doute la proposition
selon laquelle chacun voit ses vœux les plus profonds exaucés, s’ils se
disaient que ces vœux sont presque toujours inconscients, en d’autres termes,
différents de ceux qu’ils connaissent et dont ils peuvent à bon droit se
plaindre que l’exaucement leur ait été refusé. Le conte exprime cela très
clairement avec le thème des trois vœux […]. Sauf que nos vœux les plus
profonds ne nous apparaissent jamais au présent comme à l’heureux élu du conte
qui les voit exaucés, mais toujours au passé dans le souvenir, et souvent comme
au dindon de la farce qui les voit malheureusement exaucés. » (Walter
Benjamin, Ecrits autobiographiques,
mai-juin 1931)
Ainsi, un tract distribué pendant les manifestations du 9 avril contre la « loi travail » appelait à « multiplier les débordements ». Le site web lundi.am accompagnant la révolte le reproduisait (ici) avec, comme illustration, une image de la crue centennale de Paris. « Le bouillonnement des places n’aura de sens que s’il déborde dans le temps et dans l’espace » écrivaient ces militants.
Qui eut cru qu’un tel appel aux débordements serait entendu par la Seine ? De quelle scène parle-t-on d’ailleurs ? Et qui a été crue ?
« Gouverner, c'est pleuvoir » disait François Hollande. A croire qu'il s'est pris toute cette pluie au début de son mandat pour qu'elle retombe plus tard sur la tête de ses opposants.
(Hier encore, curieusement, Manuel Valls demandait aux cheminots de la SNCF encore en grève d'« arrêter le mouvement »...)
Cf. Rain Man dans les théories complotistes (illuminati, satanistes, apocalypse climatique, etc.)
Les gouvernements font-ils la pluie et le beau temps ?
Ou bien est-ce toi ?
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