samedi

Eucharist


Manger un grec, manger un japonais, manger un chinois, manger un thaï, manger un indien… J’hésite.

 « Cette coutume (désagréable surtout pour ceux qui sont mangés) a très probablement, comme d’autres usages moins fâcheux, une origine magique. Manger un homme, c’est s’approprier une partie de la force de cet homme, c’est augmenter sa vie en absorbant une vie humaine toute formée. […] La communion symbolique des fidèles de Mithra, celle des disciples de Jésus, deux religions contemporaines, n’est point basée sur d’autres principes. « La chair et le sang », disent formellement les chrétiens, ou du moins ceux qui ont conservé la vraie tradition primitive […] La viande humaine qu’ingérait l’indien anthropophage s’assimilait plus facilement à son organisme humain.  Manger de son semblable, c’est absorber une nourriture spécifique, et, si l’on peut dire, idéale. On sait d’ailleurs que les sérums agissent avec plus d’efficacité s’ils proviennent d’un animal de la même espèce. […] Les japonais auraient beaucoup plus d’avantage à se manger entre eux qu’à manger des russes. » Remy de Gourmont (1858 – 1915), Apologie du cannibalisme

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