vendredi











































Je ne sais plus où j'ai lu que l'obsession de Pollock, c'était le point, le point fixe, le "punctum" dirait-on. En tout cas, j'y ai pensé pendant le concert de Sister Iodine l'autre jour au Point (tiens tiens) Ephémère, concert "historique" selon miss Vertige, pour moi concert "punctum" si ça se dit, concert "kaïros". C'est-à-dire qu'on était tellement baladé par les guitares et la batterie, que lorsque, sur une stridence, un suspens, un parfait "present tense", les trois se rassemblaient, se regroupaient (c'est un groupe, armé de guitares), alors c'était une telle concentration d'énergie subite que Julien a dit ensuite "concert big-bang" et il y avait un peu ça, quoique, peut-être, on aurait pu dire "concert big crunch", parce que finalement, la concentration suivait d'une totale dispersion ("dripping noise", on dira plus tard même, un peu ivre), et c'était ces retrouvailles intenses et éphémères (tiens donc) des trois sur scène qui faisaient que tous ceux dans la fosse s'y retrouvaient aussi. Je me souviens d'un concert de Sister Iodine, au Zénith en 1991 (1992 ?) en première partie de Sonic Youth. Pendant dix minutes, à cause du bruit, du pogo (et de l'herbe), j'étais devenu aveugle. Je ne voyais plus rien, jusqu'à ce que les néons des toilettes, où on m'a conduit, ne fassent revenir la vue du noir total. Vingt ans après, c'est l'ouïe qui m'est revenu, j'ai l'impression. Big crush.

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