Plus aéré et entraînant encore que son prédécesseur, It’s a pleasure renouvelle les contrepoints mélodiques entre le bad lad et la pretty girl (ici la française Fabienne Debarre), soutenu par des rythmiques electro-pop minimales, basses, claviers et guitares mixés à leur juste et distincte place (par le collaborateur des Arctic Monkeys, Craig Silvey). Entre spoken words cockney et promenades enlevées dans les méandres de son cerveau, entrain et mélancolie incarnent chez Dury les deux faces du même autoportrait, et l'on sent toujours chez lui la volonté d'en découdre avec un passé qu'il balance par-dessus bord comme une plaisanterie graveleuse. Les filles, toujours les filles…
J’aime beaucoup la
manière dont ta voix et celle de ta chanteuse, Fabienne Debarre, se mélangent,
se répondent, comme des contrepoints.
C’est un « truc » mélodique, très
simplement : je ne peux pas chanter les refrains, parce qu’ils sont trop
hauts en termes de tonalité, alors j’utilise une voix féminine, dans la
tradition de Gainsbourg, pour « décorer » la musique mélodiquement.
Ce n’est pas réfléchi, conceptualisé ou théâtralisé, ni une juxtaposition
symbiotique entre le masculin et le féminin ou je ne sais quoi, mais juste la
structure mélodique des chansons qui commande ça, et le fait que je ne puisse
pas chanter les refrains. Enfin, j’aime le son de la voix féminine, comme un
instrument. La guitare peut être trop invasive, les claviers trop clichés ou
prétentieux, la voix féminine est juste… je ne sais pas… plus jolie. Et elle
agit bien en opposition avec ma voix, qui est plus « fucked-up ». C’est un schéma assez classique finalement :
le gars en colère et la jolie chose… Qui ne s’opposent pas forcément
d’ailleurs, mais comme faisant partie de la même bande, un peu comme Bonnie
& Clyde.
Extrait de l'interview parue dans Chro #9
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