Jean-Louis Murat
revient avec un double album, Babel,
enregistré dans sa région, l’Auvergne, avec des musiciens locaux (le Delano
Orchestra, de Clermont-Ferrand), et explore comme jamais son territoire, entre
panthéisme et herborisation, idéal édénique et nostalgie d’un paradis perdu.
Extrait de l'interview réalisée avec Tom Gagnaire pour Chro #10 :
Dans Long John, tu chantes :
« Quittons cet exil que me font les chansons. ». Qu’est-ce que
ça signifie ?
Jean-Louis Murat :
Je devais avoir un coup de blues ce jour-là... C’est vrai qu’à la fin, ta
vie est un empilement de chansons. Ce n’est pas terrible et ça te met un peu à
part des gens, qui n’ont pas une pile de milliers de chansons comme toi. Ça
exile. Dès que je vais boire un coup dans un patelin, je suis le chanteur, les
gens me demandent : « Alors comment ça va ? Patrick Sébastien,
toujours aussi con ? ». Je ne sais pas quoi répondre, j’ai du mal à
avoir des conversations un peu simples avec eux. « Bah alors, on te voit
plus à la télé ? Ca marche plus ou quoi ? », « Et alors,
Mylène Farmer, elle est comment ? Et Drucker, quel âge il a
maintenant ? ». Ils parlent comme ça [avec
l’accent auvergnat] :« Traire les vaches, c’est autre chose que
de jouer de la guitare, t’as des mains de fille, comme Maxime Le fox-terrier,
hein ? ». Il faut avoir du répondant, dans ces cas là… Moi je suis un
paysan comme eux, je les connais, je
leur réponds : « Bah heureusement que je fais de meilleurs disques
que tu tiens ton troupeau, hein. Je l’ai vu hier, ton troupeau, t’as des
génisses, elles sont pas jojo. » Non, je ne me laisse pas faire… « Je
t’emmerde avec ma guitare. J’ai vu comment tu tiens ton jardin, merci, t’auras
pas de patates cet hiver… ». Je parle le patois, tout ça…
J'ai également écrit sur les label Entreprise et la
Souterraine, et les derniers albums de Panda Bear et Etienne Jaumet, dans Chro
#10, en kiosques en décembre-janvier 2014
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