SMS qui ne partira jamais, lettre d’amour sans retour, ou de
rupture amoureuse, toutes les chansons de Joseph Mount semblent ici relever de
l’épistolaire, moins Liaisons Dangereuses
qu’ultra-moderne solitude, lettres restées mortes dans l’espace ou personne ne
l’entend pleurer. Ce nouveau spleen parisiano-londonien, au romantisme low-tempo (la
plupart des chansons sont des balades), minimalisme low-tech (boites à rythmes
sourdes, guitares décharnées), entre art de la fugue (clavecin tempéré sur Monstrous) et balades Bowie-esques (voix
haute et fragile), ressemble au squelette d’une superproduction soul à
imaginer, se lovant dans l’absence et le silence comme dans l’attente de l’appel
amoureux (Call me), qui viendra
remplir le vide. Si s’égaie le morceau-titre, envolée Motown et basse
McCartney, et des instrumentaux qui ravivent la flamme dissonante des anciennes
boites à musique freak, ces missives émotives sont autant de flèches qui percent le cœur, attendant une oreille à embrasser.
Chronique parue (plus ou moins en l'état) dans Trois Couleurs #119
http://issuu.com/troiscouleurs
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